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Misons sur l’agriculture urbaine contre le réchauffement climatique !

  • Alix Ardore
  • 26 mars 2023
  • 4 min de lecture


Depuis la révolution industrielle, nos villes n’ont fait que croître. Le développement des activités économiques et industrielles a attiré de plus en plus de populations, qu’il a fallu loger et nourrir. Naturellement, ces villes sont devenues de grandes émettrices de gaz à effet de serre allant émettre jusqu’à 67% des gaz à effet de serre nationaux. Or, en 1850, si le réchauffement climatique n’était qu’une chimère ; deux cents ans plus tard, les métropoles plaident et s’engagent pour devenir climatiquement neutre.


Comment transformer nos métropoles émettrices à des villes porteuses de solutions ? L’agriculture urbaine est une des réponses représentant un puissant levier de changement.


L’agriculture urbaine possède un fort potentiel de décarbonation :


Les émissions carbones des villes se décomposent en trois secteurs : transports (34%), activités industrielles (27%) et logements (18%). Les émissions causées par les transports sont non seulement liées aux déplacements des concitoyens, mais aussi à ceux des denrées pour alimenter ces mêmes populations. En moyenne, le degré d’autonomie alimentaire des 100 premières aires urbaines françaises est de 2 %, ce qui signifie que 98 % du contenu des aliments consommés sont importés. Paradoxalement, 97 % de l’agriculture locale de ces aires urbaines finit dans des produits alimentaires consommés à l’extérieur du territoire. Il est donc urgent de refonder l’ensemble du système, de la production à la consommation, afin de le rendre durablement résilient. Développer une offre de proximité, à l’intérieur de ces mêmes villes, diminuerait les importations de denrées alimentaires réduirait donc les émissions de carbone liées aux transports. Au-delà d’optimiser et de réduire les émissions carbones liées aux flux des transports ; créer des circuits courts alimentaires urbains produirait une multitude d’externalités positives, environnementales comme sociales.

















Territoires avec une production alimentaire

insuffisante pour couvrir leurs besoins

alimentaires. (Source : CRATer, 2021)


Pour répondre à ses promesses, l’agriculture urbaine doit être réinventée :


Selon son modèle actuel, l’agriculture urbaine ne peut répondre aux enjeux alimentaires métropolitains. Dépassons l’image d’une agriculture urbaine se résumant à un jardin partagé infertile et inutile. Les politiques d’agriculture urbaines ne peuvent se contenter de créer des ilots verts dans les centres villes. Celles-ci seraient confrontées à deux graves écueils : l’inefficacité, et la création de villes certes vertueuses mais élitistes. Il serait en effet contreproductif de parsemer nos villes de ces surfaces improductives ne ferait que fortifier une pression sur le foncier déjà trop importante, renforçant l’épineux problème de l’accessibilité au logement.


Le défi est donc de taille. Il ne s’agit pas d’étendre des surfaces vertes en réduisant les voiries. L’idée est de verdir l’urbain de façon consciencieuse et stratégique : au lieu d’étendre, valorisons l’existant en le verdissant et en le densifiant. La première étape est de trouver le foncier qu’il serait possible de mobiliser. Les territoires des couronnes périurbaines comme les centres-villes pourraient accueillir des fermes sur les toits de leurs habitats ou dans leurs sous-sols délaissés, des jardins collectifs entretenus par des professionnels pourraient être créés … Cependant, si différentes possibilités existent, le foncier reste limité. Pour pallier ce défi d’échelle, la productivité de ces surfaces urbaines doit reposer sur un foisonnement de technologies : aéroponie, hydroponie, aquaponie, rotation des cultures avec des variétés rentables, permaculture, mycorhize, …


La mutation des pratiques d’urbanisme est un processus long mais puissant :


Au-delà de réduire les émissions de dioxyde de carbone des flux de transports, ces aires agricoles urbaines créeraient des externalités positives environnementales comme sociales. Les surfaces agricoles se transformeraient en puits à carbone, ramèneraient la biodiversité, et deviendrait des îlots de résilience face aux vagues caniculaires estivales et aux inondations. Au-delà de faire de nos villes des actrices contre le changement climatique, ceux-ci deviendraient des lieux pour créer du lien social, dynamiserait certains territoires, et créerait des emplois d’agriculteurs en ville. Les municipalités se doivent de devenir des actrices de changement. La première étape est d’inventorier le foncier mobilisable ; mettre à disposition des locaux et enfin pousser et subventionner les initiatives. L’agriculture urbaine est déjà implémentée dans certaines métropoles et villes. Le projet hollandais Regen Villages est une forme innovante d’agriculture. S’inspirant des fermes verticales japonaises, il repose sur l’utilisation de toutes les technologies de l’agriculture urbaine. Un autre exemple innovant serait celui des floating fields ; un projet de polyculture alliant agri et aquaculture.







Moins éloignée, Vannes fait figure de proue. La régie municipale maraichère créée en 2019 alimente ses crèches à la hauteur de 340 repas/jour représentant 20 000 euros d’économie par an sur l’achat de légumes pour la commune.


Cependant, l’agriculture urbaine, même dans ses formes les plus productives, n’a pas vocation à se substituer aux agricultures traditionnelles. L’idée n’est pas de faire reposer l’ensemble de la production alimentaire sur les villes. Cette utopie serait coûteuse et inefficace. Il s’agit de tendre vers cet idéal, de réduire un maximum la dépendance de ces métropoles et de développer toute opportunité locale. Les solutions existent. L'agriculture urbaine est un puissant levier de la transition pour une alimentation plus durable. Transformons nos métropoles pour qu’elles ne soient plus des sources de carbone, mais bien des puits de carbone.




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