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Publication d'un sondage de mi-mandat à Paris

  • Photo du rédacteur: Sylvain Bogeat
    Sylvain Bogeat
  • 20 mars 2023
  • 4 min de lecture

Une enquête d’opinion de mi-mandat révèle les grands équilibres à Paris. Retrouvez les éléments clefs de l’enquête en partenariat avec Le Figaro.


L’enquête Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio révèle une insatisfaction croissante.

77 % des sondés sont satisfaits de vivre à Paris, résultat en nette baisse, de 11 points de moins qu’en 2018. La tendance est encore plus frappante quand on compare le climat municipal actuel à celui de 2011, lors du mi-mandat du socialiste Bertrand Delanoë : 41 % des sondés étaient alors «très satisfaits» de leur vie à Paris, contre seulement 26 % aujourd’hui.


Autre élément d’alerte pour la majorité municipale : le mécontentement gagne les arrondissements gouvernés par la gauche. Environ 30 % des habitants du centre de Paris, mais aussi des 18e, 19e et 20e arrondissements, se déclarent insatisfaits de leur quotidien dans la capitale.


« La perception que les Parisiens ont de leur ville reflète un sentiment de déclin de la capitale », poursuit Frédéric Dabi. En 2011, 50 % des sondés trouvaient que Paris évoluait « plutôt en bien »… contre 19 % aujourd’hui. La part de ceux estimant qu’elle évolue « plutôt en mal » s’élève à 59 %, contre 36 % sous Delanoë. « Il est spectaculaire de constater que ce ressenti est pour la première fois majoritaire à gauche (52 %) », précise Frédéric Dabi.


Ainsi, à en croire les habitants de la Ville Lumière, le Paris d’Amélie Poulain n’est plus qu’un mirage. Seul un bon tiers trouve que la ville s’est embellie. De même, 68 % des Parisiens jugent négatif le bilan quant à la lutte contre la pollution et le dérèglement climatique, soit 11 points de moins que sous le mandat précédent de la maire socialiste. « C’était pourtant l’un des fondamentaux positivement reconnus du bilan d’Anne Hidalgo, lors de son premier mandat », commente Frédéric Dabi. « Dans certains domaines, l’insatisfaction est telle que le clivage gauche-droite s’est très fortement réduit. »


Sur la question de la sécurité, 31 % des sympathisants de gauche estiment le bilan positif (contre 25 % pour les sympathisants de droite). « La fracture gauche-droite, avec des écarts d’une vingtaine de points observés dans les enquêtes passées, semble avoir vécu », affirme Frédéric Dabi. « Il en va de même pour la propreté: les Parisiens de droite comme de gauche ne sont que 17 % à trouver le bilan positif. »


Plus globalement, seuls 38 % trouvent « bon » ou « excellent » le travail mené par la municipalité, soit 8 points de moins qu’à mi-mandat au mois de mars 2018. « Ici, également, le clivage gauche-droite s’est largement atténué : il n’y a plus que 5 points de différence entre le jugement des Parisiens vivant dans un arrondissement de gauche par rapport à ceux de droite. » Fait majeur, un sympathisant de gauche sur deux considère le bilan comme « médiocre » ou « mauvais ». « Le socle électoral d’Anne Hidalgo est touché », analyse Frédéric Dabi.


Pas étonnant, donc, que l’image de l’ex-candidate malheureuse à la présidentielle soit elle-même fortement atteinte: la cote de satisfaction d’Anne Hidalgo s’élève à 32 %. Il était de 52 % en 2016 et de à 42 % en 2018. « Est-ce son échec à la présidentielle ? Est-ce la vivacité du “bashing” à son encontre, exacerbé durant la grève des éboueurs ? Son obstination à faire appliquer son projet ? En tout cas, la chute est très forte », décrypte Frédéric Dabi.


Et si Anne Hidalgo reste majoritaire auprès de son électorat de mars 2020 (65 %), il n’en reste pas moins que 35 % d’entre eux se disent mécontents. « Il est rare qu’un élu, trois ans après son élection, perde un bon tiers de son socle. »


Se pose donc la question des alternatives. Si, parmi les potentiels candidats, aucun n’atteint la majorité, c’est bien Rachida Dati qui tient la corde : 45 % des sondés considèrent que la maire du 7e arrondissement ferait un bon maire de Paris. « C’est la première fois depuis Jacques Chirac qu’une candidate de droite apparaît si légitime à trois ans du scrutin », rappelle Frédéric Dabi. « Elle met tout le monde d’accord : sans présager de ce que sera le scrutin de 2026, l’on peut dire qu’une alternative se dessine en la figure de Rachida Dati. »


Au Figaro, la maire du 7e arrondissement affirme: « Depuis 2020, mon seul objectif est de sauver Paris. Je n’ai jamais varié au gré des sondages. » Fustigeant l’« inaction » de la majorité municipale, qui « a conduit au chaos dans l’espace public », l’ancienne garde des Sceaux estime qu’Anne Hidalgo « a déjà déserté ». Rachida Dati assure par ailleurs que « la volonté de changer est majoritaire à Paris »: « Elle viendra renforcer ma dynamique. Nous allons gagner. » Promettant un Paris « propre », « sûr » et « qui rend la vie des familles plus facile », la chef de file de la droite parisienne poursuit : « Je demande aux Parisiens de tenir, d’arrêter de fuir Paris, parce qu’en 2026 cela va changer. »


Parmi les candidats qui feraient « un bon maire de Paris », selon les sondés, arrive en deuxième position le ministre du Budget, Gabriel Attal (40 %), suivi par l’écologiste Yannick Jadot (34 %). « Paris a toujours attiré beaucoup d’appétits, commente Rachida Dati. Mais l’expérience a montré qu’un parachutage de dernière minute est souvent glissant. »


Quant aux figures de gauche, dans l’hypothèse où Anne Hidalgo ne se représenterait pas, elles peinent à émerger : 23 % estiment que les adjoints à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire et David Belliard, feraient de bons maires. « Le premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, doit livrer bataille pour accroître sa notoriété », poursuit Frédéric Dabi. « Même si, en 2012, Anne Hidalgo n’était pas encore connue de tous les Parisiens, elle était toutefois positionnée comme successeur possible et naturelle à gauche. »




 
 
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