Quelle place pour le logement social lorsqu’on ne peut plus devenir propriétaire?
- Sylvain Bogeat
- 20 oct. 2023
- 2 min de lecture
La crise protéiforme traversée par le secteur #immobilier a fortement compliqué l’accession à la propriété. De nombreux foyers se rabattent sur le marché locatif.
Pour autant, celui-ci est immédiatement entré en surchauffe. Deux grandes poches existent: Il s’agit d’une part du marché de l’investissement locatif. Pour autant, celui-ci ne fait plus recette. En effet, la complexité de gestion d’une clientèle B2C associée à une rentabilité particulièrement faible n’attire plus beaucoup d’investisseurs, ce qui est un sujet à part entière...
D’un autre côté, nous retrouvons le marché du logement social. Le poids de celui-ci est particulièrement important.
1 résidence principale sur 6 est un logement social
1 Français sur 2 vit ou a vécu dans un logement social
Le territoire de Paris intra muros atteint 23.6% de logements sociaux, encore légèrement en dessous du seuil de la loi SRU. Pourtant, la pression de la demande reste élevée, avec plus de 258 000 demandeurs de logements sociaux à Paris. Parmi eux, 133 000 ménages sont des Parisiens selon l'Apur - Atelier parisien d'urbanisme
La Ville de Paris a pour objectif d'atteindre 40 % de logements publics, dont 30 % de logements locatifs sociaux d'ici 2035
Cela signifie qu’il faudra 190 000 logements publics en plus… dans une ville qui ne construit plus.
Pour mémoire, l’APUR relevait que les logements sociaux financés de 2001 à 2022 se répartissent en 45% de construction neuve, 17% de logements en acquisition-réhabilitation et 38% de logements en acquisition-conventionnement.
La marche semble d’autant plus haute que les comptes de la ville sont plombés par une dette en forte croissance et des ressources qui se raréfient. Quel que soit le mode de financement retenu, 190 000 logements équivalent à une valeur d’actifs de près de 100 milliards d’euros. Comment les acteurs publics (au delà de la ville) pourront ils financer ces logements publics?
Finalement, dans une ville qui ne construit pas, cette politique ne renchérit-elle pas le coût du logement pour la classe moyenne? Il est intéressant de noter que près de 67 000 logements sociaux ont été créés par acquisition, c’est- à dire, que près de 10% des logements du parc privé sont sortis du marché, accroissant d’autant la tension sur l’offre!
Il est clair que des défis majeurs demeurent et il est indispensable de s’attaquer aux racines du mal.
- Créer plus de nouveaux logements, par la densification, la surélévation, la conversion de bureaux en logements
- Innover dans les méthodes de construction et de rénovation pour limiter l’accroissement des coûts
- Augmenter l'intensité d'usage
- Trouver de nouveaux modèles de financement du logement en accession
