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Des déserts médicaux au coeur des métropoles !

  • Photo du rédacteur: Sylvain Bogeat
    Sylvain Bogeat
  • 5 déc. 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 janv. 2024

Des déserts médicaux au coeur des métropoles !


La récente cartographie de l’APUR sur l’accès à la médecine générale dans le Grand Paris révèle des disparités profondes dans l'offre de soins de médecine générale au cœur du Grand Paris. Cette analyse méticuleuse s'appuie sur la densité d’actes remboursés par l'Assurance Maladie et effectués par des praticiens libéraux et dans des centres de santé.


L’équipe de l’APUR est descendue à un niveau de granularité particulièrement fin, pour aller au-delà des inégalités déjà connues à l'échelle communale. Les résultats dévoilent une mosaïque plus complexe d’accès aux soins. Les zones à forte densité d'offre, comme certaines parties de l'ouest parisien, contrastent avec une densité généralement faible dans la métropole et des carences éparpillées sur tout le territoire. 62 % du territoire francilien est ainsi placé en Zone d’intervention prioritaire (ZIP) par l’Agence régionale de santé. L’offre de soins est encore plus déficitaire pour certains spécialistes tels que les dermatologues, psychiatres ou pédiatres (absents dans près d’un tiers des villes du Grand Paris). Cette population de médecins tend à être vieillissante, suscitant à ce titre des inquiétudes concernant son renouvellement. Finalement, les praticiens y facturent des honoraires bien plus élevés que dans le reste de la France, probablement en lien avec les spécificités liées à l’exercice de leur profession sur ce territoire..


Ces informations sont cruciales pour élaborer des politiques de santé publique ciblées, en mobilisant les leviers nationaux, régionaux et locaux.


Un travail d’anticipation pour pérenniser l’offre à défaut de l’accroitre est indispensable. Il s’agit notamment de faciliter l’installation en développant un réseau plus dense de maisons de santé. Nous sommes convaincus qu’il est nécessaire d'accélérer le recours à des acteurs privés en complément des efforts portés par les collectivités publiques en la matière. Cette démarche permettra de produire des résultats plus rapides et plus efficaces. Des leviers d’urbanisme peuvent également être utilement mobilisés par certains territoires, pour préserver des fonciers et pour flécher des surfaces vers des équipements de santé. Près de quinze projets de réhabilitation / reconstruction d’équipements hospitaliers sont ainsi prévus dans le Grand Paris.


Un effort tout particulier doit être mené sur l’insertion urbaine des équipements de santé. Le rôle de l’accessibilité des hôpitaux ou cabinets médicaux est clef pour accroître leur zone d’intervention auprès de publics par définition plus fragiles ou moins mobiles. Près d’un million de franciliens souffrent d’une affection de longue durée. La bonne desserte des centres de santé, et l’offre de logements à proximité est de surcroît une condition nécessaire pour arriver à pourvoir les postes trop souvent vacants au sein des équipements. Le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch déclarait ainsi manquer de 1400 infirmiers. A l’AP-HP, 15% des lits restent fermés en moyenne, faute de soignants. Un manque de régulation sur le marché du travail créé également un marché à deux vitesses, partiellement composé de mercenaires de l’intérim.


De nouveaux outils doivent également être amplifiés pour fluidifier les parcours. Les progrès en matière de télémédecine, de médecine ambulatoire doivent permettre de désengorger certains équipements et d’accéder aux zones moins denses / rurales des aires métropolitaines (et oui il y en a!). Tout le territoire ne pourra pas être couvert de manière identique et c’est logique. En revanche, il est indispensable de rétablir une plus grande équité à l’échelle des métropoles. L’enjeu est majeur, dans un contexte général de vieillissement de la population.


#SantéPublique #InégalitésDeSanté #MédecineGénérale METROPOLES 50 - LE THINK TANK DES METROPOLES




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