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« Il est temps de remettre la natalité au cœur du projet national »

  • Photo du rédacteur: Sylvain Bogeat
    Sylvain Bogeat
  • 2 sept.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 sept.

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Pour près d’un couple sur trois en France, la rareté des modes de garde et leur coût prohibitif constituent un véritable frein à la parentalité. Comment peut-on envisager un sursaut démographique sans une politique de la petite enfance et du logement plus favorable aux familles ?

Lutter contre un désastreux hiver démographique

Avec un indice de fécondité tombé à 1,6 enfant par femme, la France est désormais nettement en dessous du seuil de renouvellement des générations. Très concrètement, cela signifie que, l’immigration mise à part, notre pays verra inexorablement sa population vieillir, puis diminuer. 


L’Italie, encore plus mal en point que la France, nous en donne un avant-goût. Avec 1.18 enfant par femme, le pays verra sa population divisée par deux en un demi-siècle sauf à compenser ce déclin par une immigration équivalente ! 


Nous sommes en France particulièrement sensibles aux évolutions démographiques de par la construction de notre modèle social. La diminution de la natalité fait qu’il y a de moins en moins d’actifs pour financer un nombre de retraités en explosion. Nous sommes pris en étau entre des dépenses de retraites que nous ne pouvons plus financer et une population qui n’acceptera pas une immigration de masse. 


Je suis convaincu que sans actions déterminées, le déclin démographique aura des conséquences dévastatrices sur notre économie, notre système de retraites, notre tissu social, mais aussi sur notre cohésion culturelle et notre équilibre démocratique.



Ce phénomène, trop souvent réduit à des causes médicales ou à des choix individuels, mérite une lecture plus profonde. Si la natalité s’effondre, ce n’est pas uniquement en raison d’une baisse de la fécondité ou d’un prétendu repli narcissique des nouvelles générations.


C’est aussi – et surtout - parce que les Français ont peur. Comment projeter l’arrivée d’un enfant quand on ne dispose même pas d’une situation financière stable ? Quand l’accès à une place en crèche relève du parcours du combattant ? Quand le logement est exigu, précaire, ou inaccessible ? 


La crise démographique que traverse notre pays n’est pas uniquement celle des naissances, c’est aussi une crise des berceaux. Une crise du cadre de vie, des politiques familiales, et du futur qu’on se sent en droit d’espérer.


Avec un enfant on campe, avec deux enfants on décampe

Ce constat ironique traduit une réalité inquiétante : la hausse continuelle des prix de l’immobilier a chassé les familles hors de Paris. Entre 2014 et aujourd’hui, près de 100 000 habitants ont quitté la capitale, souvent des jeunes couples désireux de s’installer dans un cadre plus accueillant, serein et plus accessible.


Les loyers, tout comme les prix à l’achat, sont devenus tout simplement incompatibles avec le fait d’avoir une famille. Déménager pour avoir une chambre d’enfant en plus, c’est un investissement de 90 000€, au moment où on en a le plus besoin. Résultat : la ville se vide de ses habitants.


Une politique nataliste sans politique ambitieuse d’accueil de la petite enfance, c’est comme bâtir un immeuble sans fondations. 


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